Low Cost, Long Haul: what is the Big Deal? - Partie 1.

Pendant une longue période, Ryanair a joué avec les médias concernant son projet de liaisons transatlantiques, qui relieraient différentes villes européennes et américaines. La déclaration faite mi-mars disant que le Conseil  d’administration "n’a pas envisagé ni approuvé de projet transatlantique et n’a pas l’intention de le faire" a fait froncer beaucoup de sourcils. Pourtant, de nombreux experts en aviation sont d'accord sur une chose : s’il y a bien une compagnie aérienne qui peut s’imposer en tant que leader des liaisons transatlantiques lucratives, c’est Ryanair. Et non seulement parce qu'ils ont une structure légendaire des coûts bas. Un aperçu.


Ce fut pendant des années l'une des rares certitudes restantes dans l'industrie de l'aviation: les liaisons long-courrier ne tomberont jamais entre les mains des compagnies aériennes low cost. On pouvait entendre ce genre d’arguments à chaque conférence relative au transport aérien et à chaque cocktail. Entre temps, la Norwegian vole au-dessus de l’océan vers New York, la Floride et Los Angeles, et WOW Air est prête à relier l’Islande à Washington et Boston. Lufthansa, via Eurowings, propose des vols à destination de Phuket, Bangkok et Dubaï ainsi que Punta Cana et Varadero. Et puis, il y a Ryanair. " Tout ce qui manque maintenant, ce sont les avions ", a affirmé la direction de Ryanair il y a quelques semaines. Et puis, le Conseil d’administration a fait marche arrière, y compris le CEO  Michael O'Leary.


Les spéculations sur "la fin de l'ère O'Leary" pourraient donc commencer. Toutefois : si on y réfléchit, Ryanair est purement et simplement en mesure, après les liaisons court-courriers en Europe, de dominer également les liaisons transatlantiques. En effet, il y a trois conditions essentielles pour une opération low cost – long- haul réussie : une nouvelle génération d'avions avec une grande capacité de sièges, des taux d'occupation élevés et  un réseau de connexions aéroportuaires dense en Europe.


Pour réduire les coûts des vols transatlantiques fréquents, vous devez penser à un minimum de 400 passagers dans un avion de la nouvelle génération. C’est la "combinaison miracle" entre les recettes générées par les tickets d’avions et les frais liés à la consommation de carburant. Combinez cela à une stratégie de vente maline et vous avez une base solide pour commencer une opération à bas coût.


Une chaîne low cost à succès doit également pouvoir déterminer le prix, sur base d'un taux moyen d'occupation exceptionnellement élevé. Envisagez une occupation moyenne d’environ 85%. A ce jour, ce taux ne peut être atteint que par les compagnies aériennes offrant des " vols vacances ", des ex-charters. Une compagnie aérienne low cost qui veut mettre en place une opération long-courrier lucrative, visera des vols presque quotidiens vers les différentes destinations transatlantiques. Cela nécessite une approche différente. Une approche étonnamment différente.

02-04-15 - par Jan Peeters