Vision Stratégique : Incertaine
Brussels Airport
Le PDG de Brussels Airport, Arnaud Feist, est un homme rationnel, hyper-intelligent et calme. Quelqu'un qui cherche rarement à monter sur le podium lui-même, et qui n'accorde des interviews que lorsqu'il a quelque chose à dire. Cette semaine, l'homme de tête a un message difficile à faire passer : les plans qui ont été dévoilés il y a cinq ans dans "Vision 2040" doivent être reportés d'au moins cinq ans. La raison : l'avenir est trop incertain pour se baser sur le présent. Littéralement.
Vision 2040
Lors de l'une des éditions de Travel360° - The Conference, en novembre 2016, Léon Verhallen, directeur du développement de l'aviation de Brussels Airport, a apporté l'histoire derrière la "Vision 2040". C'est une histoire de confiance en l'avenir, de croissance et d'ambition. Brussels Airport avait une ligne de conduite claire en tête : " Évoluer vers un centre économique entièrement connecté, accueillant le meilleur aéroport d'Europe. " Dans cette vision, entre autres, le nombre d'emplois liés aux aéroports doublerait à 120 000 en 2040.
Depuis la présentation de la vision et du plan en 2016, de nombreux éléments ont déjà été réalisés. Par exemple, la "vélo-route" reliant Louvain à l'aéroport de Brussels Airport a récemment été officiellement inaugurée, et les "appels d'offres" ont été lancés pour la réalisation de l'Airport Business District.
Plans " On Hold "
Cependant, aujourd'hui, le PDG de Brussels Airport a fait savoir que les développements ultérieurs des plans "Vision 2040" seront mis en attente. Le choc de la crise Covid-19 a été fort et, surtout, les perspectives immédiates sont incertaines.
Questions existentielles
Dans une interview avec entre autres Het Laatste Nieuws, Arnaud Feist a fait un certain nombre de déclarations frappantes. Ce n'est pas tant l'annonce du retard d'investissements majeurs qui a retenu notre attention : il s'agit plutôt de quelques petites phrases, qui indiquent que Brussels Airport se pose des questions difficiles et existentielles.
M. Feist souligne que les investissements majeurs doivent être reportés parce que l'aéroport a été et reste durement touché par les conséquences de la pandémie : une perte de 150 millions en 2020 est sans précédent. Mais Feist précise qu'il ne s'agit pas seulement de ressources financières. Il se demande : "Les gens voyageront-ils encore souvent ?" "Et les voyages d'affaires ?" . L'homme de tête envisage la période estivale avec crainte, et souligne la nécessité d'introduire rapidement la certification des vaccins et des tests négatifs.
Ce qui me frappe, c'est que le PDG de Brussels Airport pose des questions difficiles sur l'avenir immédiat, mais aussi sur l'avenir à moyen terme. Il affirme que "dans le meilleur des cas", en 2024, le niveau d'avant la crise sera atteint, mais "que rien ne doit aller mal dans ce cas". Pas avec les vaccins, pas avec une nouvelle variante."
Il peut être clair : Arnaud Feist ne fait pas de telles déclarations sans fondement solide, sans connaissance des faits et sans une masse de données factuelles. Le PDG n'appartient pas au grand groupe des faiseurs d'opinion et des spécialistes autoproclamés - il ne parle, comme toujours, que lorsqu'il a quelque chose à dire. Et le message sous-jacent aujourd'hui est le suivant : il y a beaucoup plus d'incertitude que nous le pensons. L'"effet corona" est profond, et tout comme nous n'avons pas vu venir cette crise, nous n'avons aujourd'hui aucune idée des conséquences à court, moyen ou même long terme. And that's scary.
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