CEO de Lufthansa
Brussels Airlines Challenges
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Dans une interview publiée dans l'édition du week-end de De Tijd, Carsten Spohr, le CEO de Lufthansa, a tenu un discours clair. Spohr a toujours été un dirigeant assez franc, mais ceux qui ont lu attentivement l'interview savent que Lufthansa émet des doutes sur la faisabilité des ambitions du Green Deal européen. Et que Brussels Airlines progresse bien, mais que la pression de la maison mère reste présente.
Restrictions sur les vols de nuit, prix du carburant d'aviation durable, le seul système européen d'échange de quotas d'émission (ETS) : Spohr met le doigt sur la plaie et appuie là où ça fait mal. Il reproche principalement à l'Europe de ne pas avoir d'accords mondiaux – l'aviation étant un secteur opérant à l'échelle mondiale.
Il va encore plus loin dans l'interview accordée à De Tijd : il souligne que l'Europe n'a pas d'armée propre – "Nous sommes un continent qui ne peut pas se défendre", et qu'elle dépend d'autres pour "(…) et qui ne peut pas subvenir à ses propres besoins énergétiques."
Quel est le lien avec l'aviation ? C'est là une réflexion typique de Spohr : "Le minimum que nous puissions faire est de veiller à rester connectés au reste du monde." Ce renard expérimenté sait toujours orienter la conversation dans son sens. Il rappelle – bien sûr – la pertinence économique de l'aviation : "plus de 100 000 personnes travaillent chez Lufthansa, dont 3 500 rien qu'en Belgique."
Chez Brussels Airlines donc.
Il faut le dire : le transporteur belge a travaillé dur ces dernières années pour atteindre une rentabilité structurelle. Le virage vers le marché des loisirs porte ses fruits, et la section long-courrier est tout simplement très rentable.
Mais le CEO souligne "que Brussels Airlines doit encore travailler sur sa structure de coûts". Après deux solides programmes de restructuration, cela met la pression – venant d'en haut. Spohr pointe également du doigt les subventions gouvernementales qui facilitent Ryanair à Charleroi, et comme déjà mentionné : le nouveau permis d'environnement pour Brussels Airport "peut être amélioré", notamment en ce qui concerne les vols de nuit. Car ceux-ci mettent en danger le réseau africain de tout le groupe. Et une autre chose : les filiales où les grèves sont fréquentes mettent en péril leurs propres opportunités d'investissement. Encore un avertissement.
Quoi qu'il en soit : les bons résultats de l'année dernière et les perspectives positives pour cette année ont convaincu Lufthansa, ce qui a abouti à des promesses d'investissement claires.
Brussels Airlines est une filiale de Lufthansa, avec un père strict. Mais cela apporte aussi de la discipline dans la famille.
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