Chez TRAVelMedia Belux, il est essentiel de maîtriser la différence entre l'écriture pour nos médias en ligne et celle pour nos publications imprimées. Entre la rédaction, la publication et la consommation d'articles imprimés, il s'écoule au moins une semaine, parfois bien plus longtemps. Pendant ce temps, le monde continue de tourner, et une situation donnée peut avoir complètement changé.

Nos médias en ligne, quant à eux, évoluent en temps réel avec le lecteur. Entre l'écriture (maintenant) et la consommation de cet article (dans 70 % des cas, encore aujourd'hui), il peut se passer beaucoup de choses, mais en général, nous écrivons et lisons dans le même cadre temporel.

Pendant que je travaille sur cet article, je vois, sur une partie de mon écran, l'ouragan Milton se rapprocher de la Floride. La baie de Tampa est l'un des endroits possibles où ce monstre pourrait toucher terre.

Plus d'un million de résidents de la côte de la Floride ont reçu l'ordre d'évacuer à l'approche de cet ouragan de catégorie 5, qui menace de frapper Tampa et St. Petersburg avec une force sans précédent depuis un siècle. Il provoque des vagues de tempête dangereuses et transforme les débris de l'ouragan Hélène, qui a frappé il y a 12 jours, en projectiles aériens.

La dernière fois qu'un grand ouragan a directement frappé la baie de Tampa remonte à 1921, à une époque où la ville comptait quelques centaines de milliers d'habitants. Aujourd'hui, la région compte plus de 3 millions d'habitants, ce qui en fait l'une des zones à la croissance la plus rapide des États-Unis.

Dans les médias américains, je lis que la région "devient de plus en plus vulnérable aux inondations liées au climat".

L'ouragan Milton, qui s'est renforcé lundi, suit une trajectoire inhabituelle d'ouest en est à travers le golfe du Mexique. On pointe du doigt les effets du réchauffement climatique.

Cependant, même après des recherches approfondies, je ne trouve nulle part une déclaration fondée sur ces effets : quels sont-ils exactement, et comment se traduisent-ils dans des ouragans avec la trajectoire et la puissance de Milton ?

J'ai également lu que le "mode de vie balnéaire" est menacé. Soit dit en passant : allez dire cela dans les quartiers pauvres de la Nouvelle-Orléans, où ils ont aussi une certaine expérience des ouragans.

Le fait est que c'est une année particulièrement intense en ouragans. Et relativement précoce. Mais des ouragans, il y en a chaque année, et aucune année ne se ressemble. Ils frappent les îles, le continent, à l'intérieur ou à l'extérieur du golfe du Mexique. Ceux qui ont choisi de s'installer dans ces régions pour profiter du "mode de vie balnéaire" savaient à quoi s'attendre.

Les mers montent et les phénomènes naturels deviennent plus intenses et plus fréquents. Il est peut-être temps de penser un peu plus à la protection et un peu moins à "plus près de l'eau, mieux c'est" lors de la construction ou de la rénovation de propriétés en bord de mer.