Le patron de Ryanair, O’Leary, veut ajouter encore plus de routes à la base de Charleroi (rebaptisée un jour “Brussels South” par Ryanair). La raison : des tarifs compétitifs et un bon service. Bruxelles, selon l’Irlandais, est trop chère – il n’y base donc aucun avion, mais dessert la capitale depuis d’autres bases.

Tout le monde sait que le gouvernement wallon verse chaque année plus de 30 millions d’euros de subventions à l’aéroport de Charleroi. À part la création d’emplois, la raison de maintenir artificiellement cet aéroport en vie reste un mystère. Mon mauvais esprit me dit que la localisation de Brussels Airport en Flandre joue peut-être aussi un rôle dans cette étrange situation, mais ce ne serait pas le cas, n’est-ce pas ?

Lors de la formation du gouvernement, une affaire curieuse était en préparation. En 2017, l’ancien président du MR avait déjà pesé de tout son poids pour la construction d’une gare à Fleurus, à 2 km de “Brussels South”, afin de rendre l’aéroport plus accessible. Ce projet a bien été réalisé. Depuis cette gare, les voyageurs – notamment ceux en provenance de Louvain – peuvent rejoindre l’aéroport grâce à une navette.

Récemment, pendant les négociations gouvernementales, une nouvelle idée a été lancée : construire une gare directement à l’aéroport de Charleroi. Elle a été habilement intégrée dans une discussion plus large sur un éventuel détour du TGV et de l’Eurostar via Brussels Airport. Ce dernier projet est toujours en débat, mais les grandes compagnies ferroviaires internationales s’y opposent : les trains à très grande vitesse sont apparemment réservés à la liaison entre grandes villes.

Quoi qu’il en soit, le projet de gare à Charleroi Airport a été abandonné. Heureusement, car cela aurait signifié “subvention sur subvention”.

Il paraît qu’O’Leary ne regrette pas cette annulation. “Au pire, ils ramperont nus sur du verre brisé pour prendre nos vols bon marché”, aurait-il un jour déclaré. Il parlait alors des Allemands.

Encore une remarque : récemment, plusieurs grèves ont eu lieu à “Brussels South”, avec des journées entières sans aucun vol au départ. Curieusement, O’Leary n’a rien dit. Étonnant, non, pour un homme au tempérament aussi colérique ?