Des temps bizarres
Pics et creux des réservations
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Les réservations pour l'été 2024 ont bien démarré, avec des pics lors des périodes comme le Black Friday. Cela indique que les consommateurs sont sensibles aux promotions, ce qui peut avoir plusieurs causes.La raison la plus couramment citée pour expliquer le succès des promotions est que les consommateurs sont de plus en plus sensibles au budget et à l'affût des meilleures offres.
Cela serait lié à inflation (un fait) et à l'inquiétude suscitée par les tendances économiques et politiques (une évaluation).
Or, dans la revue de l'actualité économique des deux dernières semaines, j'ai lu les observations suivantes :
-Les prix du gaz sont à leur plus bas niveau depuis 2021.
-Les prix de l'essence sont à leur niveau le plus bas depuis décembre 2021.
Je me souviens encore du « hype » médiatique, à la limite de la panique, autour des prix de l'énergie à la même époque l'année dernière. Les médias étaient remplis d'histoires de consommateurs qui craignaient de ne pas pouvoir payer leurs factures d'énergie.
Des boulangers allaient fermer, l’horeca a baissé le thermostat d'un degré.Plusieurs mois plus tard, la situation semblait sous contrôle et les prix restaient élevés, mais pas astronomiques.
Aujourd'hui, j'ai également lu le titre "Quatre Belges sur dix ont du mal à se débrouiller financièrement".
Cette information est le résultat d'une enquête menée par Statbel. Remarque : si vous lisez l'article, vous constaterez qu'il s'agit d'une baisse de plus de 10 % par rapport au quatrième trimestre de l'année dernière, la période que nous avons décrite plus haut.C'est indéniable : la vie est chère. Il y a toutefois eu de solides ajustements de l'indice, et pendant la crise énergétique de l'année dernière, le gouvernement a injecté des sommes considérables.
Mais le sentiment général est: le chariot de supermarché coûte beaucoup plus cher qu'avant.Quelles seront les conséquences pour le secteur des voyages ? Je me risque à une prédiction, basée sur l'évaluation de la situation, l'évolution des réservations et mon intuition. Cette combinaison me fait dire que nous sommes partis pour une bonne année, mais qu'en tant que secteur du voyage, nous devons être très prudents.
Le pouvoir d'achat est suffisant pour permettre à une grande partie de la population de partir en vacances. Le besoin de vacances est élevé, et "partir en vacances" fait partie du programme annuel de la plupart des familles, des couples et des personnes vivant seules.
En même temps, c'est un "signe des temps" que les gens soient sensibles aux offres. Il ne doit pas s'agir de "discounts", mais d'offres qui donnent aux consommateurs le sentiment de faire une bonne affaire. D'ailleurs, une bonne affaire n'est pas toujours synonyme de rabais.
Plus que jamais, il est important d'attirer l'attention du consommateur sur les "avantages" de l'achat potentiel. La rareté du produit, les suppléments et les remises légères peuvent suffire. Paradoxalement, saisir une opportunité de vente incitative peut aussi donner cette bonne sensation. Une communication constante, même entre les acteurs du B2B, sera nécessaire. Le statut de "Top of Mind" sera nécessaire pour jouer le jeu.Ce ne sera pas l'année des des managers qui paniquent rapidement. Il s'agira de détecter ce qui crée un "bon sentiment" parmi les différents groupes cibles. Les premiers à lancer des rabais agressifs trop tôt seront responsables de l'affaiblissement du marché.D'ici la mi-juin, nous nous attendons à une vague de dernière minute "à l'ancienne", compte tenu de la capacité du marché dans de nombreuses destinations.
Sur le marché général, beaucoup dépendra des performances de destinations comme la Turquie, où chaque hôtelier est confronté au défi de savoir dans quelle mesure l'inflation locale peut se répercuter sur les prix.Mais même à la toute dernière minute, il sera important de garder le contrôle sur les niveaux de prix. Si nous revenons cette année à la formule "dernière minute = super rabais", il faudra encore quelques années pour inverser la situation. Et ce serait dommage, car les perspectives économiques sont optimistes.
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