L'autorégulation dans le secteur du voyage

Opportunité ou défi ?

L'autorégulation dans le secteur du voyage

Flashback en 2018. Quatre ans après la Flandre, la région Wallonne supprime l’obligation de licence pour exercer l’activité d’agent de voyages ou de tour-opérateur.  La licence pour les agences de voyages, qui était autrefois destinée à garantir la qualité et toutes les garanties pour les consommateurs fut finalement sacrifiée sur l'autel de la libéralisation du secteur imposée par une directive européenne. Désormais, pour vendre des voyages, deux polices d'assurance suffisent.

Qu'est-ce que cela signifie en pratique ?

Qu'un ensemble de conditions administratives de base est suffisant pour se qualifier de professionnel du voyage. Mais cela fait-il de quelqu'un un agent de voyages fiable, bien formé et responsable ? Pas forcément. C'est dans ce contexte que l'idée de l'autorégulation a pris forme : si le gouvernement baisse la garde, le secteur doit déterminer lui-même ce que signifie la qualité.

Le secteur prend l'initiative

A l’instigation du ministre COLLIN, en charge du tourisme wallon et en collaboration avec le Commissariat général au Tourisme, une large consultation a eu lieu dans la foulée entre les agences de voyages, les voyagistes et les associations. C'est ainsi qu'est né le CERTA, un label qui définit les normes professionnelles que le secteur lui-même souhaite poursuivre.

CERTA n'est pas une exigence minimale, mais un choix conscient de qualité et de responsabilité. Le label repose sur 19 critères clairs qui vont au-delà du cadre légal. Ils couvrent non seulement les aspects juridiques et déontologiques, mais aussi la formation, la durabilité et une communication transparente.

Un label par et pour la filière

Ce qui est intéressant avec CERTA, c'est qu'il ne s'agit pas d'un label de qualité abstrait imposé d'en haut. Il s'agit d'un exercice de pensée collective de l'intérieur. Il offre aux professionnels du voyage l'opportunité de montrer qu'ils font plus que ce qui est strictement nécessaire. Qu'ils s'imposent des normes de qualité qui font preuve de respect pour le client, pour la planète et pour leur propre savoir-faire.

Le défi de l'autorégulation

Un label comme CERTA ne fonctionne que s'il est porté. Cela demande du temps, de la réflexion et de l'engagement de la part de chaque agence certifiée. Mais en même temps, il offre une réponse puissante à la question qui avait déjà été posée dès 2017 : si le gouvernement baisse la garde, qui veillera encore à la qualité ?

02-09-25 - par