À mesure que le fossé entre les plus riches et les plus pauvres dans le monde s'élargit, la classe moyenne mondiale ne cesse de croître. Ce segment (défini par l'OCDE comme les ménages dont le revenu disponible se situe entre 75 % et 200 % de la médiane) est passé de 1 milliard en 1985 à 3,2 milliards en 2017. Bien que la pandémie ait poussé des millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté, la tendance à la hausse se poursuit. D'ici 2030, les deux tiers de la population feront partie de la classe moyenne, ce qui entraînera un changement tectonique dans le cadre de consommation, déplaçant l'axe des dépenses de l'Occident vers des centres de pouvoir comme la Chine et l'Inde.

Qu'est-ce que cela signifie ?

Les années 50 et 60 du siècle dernier se reproduisent en termes de croissance sociale, d'émancipation et de pouvoir d'achat croissant. Cependant, cela ne se produit pas dans l'Occident classique, mais dans presque toutes les régions du monde – en particulier dans les pays et les régions que nous appelions autrefois par ce mot affreux "pays en développement".

À mesure que la technologie facilite la transition des sociétés agraires vers des sociétés industrielles, les personnes en quête d'une meilleure qualité de vie migreront vers les centres urbains et profiteront du marché mondial, similaire aux changements observés dans de nombreux pays développés au cours des 50 dernières années. Ajoutez à cela les effets de la deuxième tendance, la Révolution Biologique, et vous obtenez un scénario de croissance en Afrique, en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Extrême-Orient, y compris en termes de salaires et de pouvoir d'achat.

Cela signifie qu'une grande partie de la consommation effrénée de la partie "développée" du monde (ici, le mot refait surface, mais dans l'autre sens) sera mise sous pression. La raison : il n'y aura plus d'approvisionnement en matières premières bon marché, en main-d'œuvre bon marché et en production bon marché.

Quelles sont les conséquences pour le secteur du voyage ?

Soyons honnêtes : une grande partie de l'industrie du voyage s'est historiquement basée sur le fait d'amener des personnes avec un fort pouvoir d'achat dans des pays avec un faible pouvoir d'achat et des prix bas. Cela a donné lieu à des voyages relativement bon marché, mais aussi à une attitude du genre "ils sont pauvres, mais gentils monsieur".

Ce déséquilibre sera lentement mais sûrement corrigé au cours de la prochaine décennie. Les prix et les salaires dans les destinations augmenteront. La classe moyenne des régions mentionnées ci-dessus souhaitera de plus en plus voyager – il y a peut-être même plus d'avenir pour les compétences en tourisme entrant que sortant en Europe !

Ceci est un résumé succinct de l'article qui suivra dans la version imprimée de Travel360° début septembre.