Lorsque j'ai commencé dans le monde du touropérateurs, j'ai reçu un appel d'un client qui avait perdu son passeport lors du trajet en Transsibérien de Moscou à Pékin. À la frontière avec la Mongolie, il s'est fait renvoyer. Il m'a appelé depuis Moscou pour signaler qu'aucun hôtel ne l'acceptait sans passeport et il a demandé de l'aide. J'étais encore très novice, seulement une semaine dans le métier. Quelques collègues m'ont conseillé de contacter l'ambassade belge à Moscou. Je l'ai fait, mais sans succès. On m'a baladé d'un service à l'autre sans obtenir de résultats. Quand j'étais presque à bout de ressources, mon mentor – un vétéran chevronné dans ce métier – est passé devant mon bureau. Il m'observait depuis le matin et m'a demandé quel était le problème. Après lui avoir expliqué la situation, il m'a demandé le numéro de l'ambassade. Il a appelé et s'est fait passer pour un journaliste de La Dernière Heure, que j'avais contacté pour dire que l'ambassade refusait d'aider un Belge en détresse. De l'autre côté du combiné, tout est subitement devenu silencieux. Tout était réglé et mon client a pu trouver un hôtel dans les trente minutes qui ont suivi. C'étaient d'autres temps.

En début de semaine, j'ai moi-même été le "Belge en détresse". En arrivant à Oslo pour une croisière avec Le Champlain (Ponant) vers Édimbourg, je ne pouvais plus trouver mon passeport. J'ai réalisé que je l'avais probablement perdu en rangeant rapidement mes bagages à l'aéroport. Après quelques appels de la part du chef de cabine, le verdict est tombé. Le bateau partirait dans une heure et j'étais refusé car sans passeport, je ne pourrais jamais entrer au Royaume-Uni. Mon premier réflexe était d'appeler l'ambassade. D'une manière ou d'une autre, j'ai tout de suite eu le sentiment que tout s'arrangerait. L'employée m'a demandé si je pouvais me rendre immédiatement à l'ambassade. Heureusement, l'ambassade n'était pas loin du port. La compagnie de croisière a organisé le transport et en 15 minutes, j'avais un passeport provisoire, avec photo et le logo de Tintin. Il est valable pendant 1 mois. Coût : 10 euros. On m'a assuré que je pourrais poursuivre mon voyage sans problème. Plus tard à bord, de nombreux agents de voyage étaient surpris que cela soit possible et mon nouveau passeport a été avidement transmis et examiné. C'est pourquoi je souhaite partager cette histoire. Et oui, au Royaume-Uni, les autorités locales m'ont accueilli avec le sourire et m'ont laissé entrer : "Ah, vous êtes celui qui a perdu son passeport !"

Mais surtout, un grand bravo pour le fonctionnement efficace de notre ambassade belge à Oslo et le soutien de la compagnie de croisière !

P.S. Pour ceux qui pensent que c'est une astuce bon marché pour obtenir un nouveau passeport, détrompez-vous. Mon autre passeport a été immédiatement enregistré comme perdu et annulé.