Défis d’aujourd’hui

Secteur du voyage

Défis d’aujourd’hui

Il est facile de parler des « défis de demain ». Cela signifie, par définition, qu’il s’agit de défis qui ne se posent pas encore aujourd’hui, et dont nous ne devrions donc pas tenir compte directement dans notre gestion quotidienne, notre environnement de travail ou notre carrière.

I’ve got news for you : il n’existe pas de « défi de demain ». Tout doit être abordé aujourd’hui. « Demain » est un concept du siècle dernier, à une époque où tout allait plus lentement et était moins frénétique.

Saisons

Le secteur du voyage classique raisonne encore en saisons. Cela devient un handicap. Le consommateur, lui, ne pense pas en termes de « saison d’hiver » ou de « saison d’été » : il veut planifier – et, dans le meilleur des cas, réserver – un voyage, mais ne veut surtout pas entendre des phrases comme : « Les vols et les tarifs pour les dates que vous avez choisies ne sont pas encore disponibles. Revenez dans quelques semaines. » Et ce n’est là qu’un détail : il existe bien d’autres points où la pensée classique du secteur du voyage s’oppose à la manière de penser et d’agir du consommateur d’aujourd’hui.

IT & Online

Le secteur du voyage classique ne surfe pas sur la vague de l’automatisation. La plupart des acteurs se débrouillent, mais ne font que nager derrière les vagues. Attention : derrière les vagues, l’eau est calme, et nager y est assez confortable. Jusqu’à ce que la vague suivante vous surprenne et vous emporte dans son tourbillon.

Il y a aussi de bonnes nouvelles : la révolution de l’intelligence artificielle laisse aujourd’hui tout le monde perplexe. Personne ne sait exactement où cela mènera, et chacun – à commencer par les grands acteurs en ligne – jette de l’argent dans le phénomène de l’IA sans savoir s’il est bien investi. La comparaison avec les débuts d’internet s’impose. Sauf qu’aujourd’hui, tout va plus vite, plus fort et plus chaotique que jamais. Peut-être vaut-il simplement mieux attendre un peu et, entre-temps, tirer parti des meilleurs éléments que l’IA a à offrir. La véritable IA est infiniment plus vaste et plus importante que les « Large Language Models » comme ChatGPT. Mais ça, vous le saviez déjà, n’est-ce pas ?

Offre

Le secteur du voyage classique a un problème d’offre. Tout comme nous regardions autrefois avec condescendance la montée des compagnies low cost, nous observons aujourd’hui des phénomènes comme Airbnb et d’autres formes d’hébergement alternatif. Avec une offre trop classique et ciblée, nous ne touchons qu’une partie du marché. Le reste, nous le laissons passer sous nos yeux sans broncher.
À propos des compagnies low cost, et notamment de Ryanair : leur prix moyen par siège s’élevait à 65 € au dernier trimestre de leur exercice 2026. Pas plus, pas moins. Cela représente 61,2 millions de passagers et un taux de remplissage de 95 %. Love them or hate them, but they must be doing something right.

Tarification

Le secteur du voyage classique a un problème de tarification. Nous fixons encore trop souvent les prix selon le principe du « hope for the best, prepare for the worst ». Soyons honnêtes : le système actuel des « réservations anticipées », des « prix normaux » et des « last minutes » est complètement dépassé. Chaque consommateur cherche, à un moment donné, la meilleure offre possible. Cette offre n’est pas nécessairement guidée par le prix – mais seule une très petite partie du marché est peu ou pas sensible au prix. De plus en plus de consommateurs n’ont plus de réponse à la question classique : « Quel est votre budget ? » La mentalité est plutôt : « Montrez-moi ce que vous avez, et nous verrons bien ». Cela exige une tarification quotidienne, dynamique – quelque chose que l’on peut étonnamment bien accomplir avec une bonne commande IA.

Y a-t-il lieu de paniquer ? Pas du tout, si je me fie aux différents acteurs de l’édition « Top 70 » de Travmagazine. Il y a toutefois lieu d’être vigilant, et de faire preuve de la volonté de tout remettre en question. Tout cela me rappelle les mots de feu mon père, qui avait réveillé un Jan Peeters pseudo-militant de 18 ans à 11 heures du matin avec ces paroles : « Tu peux te lever maintenant. La révolution n’arrivera plus. Elle a eu lieu ce matin. »
Des mots célèbres. Hell, yes !

05-11-25 - par Jan Peeters