Les Pays-Bas Gagnent

Nation Branding

Les Pays-Bas Gagnent

Soyons honnêtes : ce n'est pas amusant de perdre une place potentielle en finale de l'Euro de football à la toute dernière minute du temps réglementaire. Les Pays-Bas ont traversé des montagnes russes émotionnelles au cours des dernières 24 heures : espoir, joie (ce but rapide !), tristesse et colère (ce penalty douteux !), incrédulité (ce deuxième but), déception (la prise de conscience de l'élimination) et enfin – inévitablement – relativisation (ce n'est que du football et quel festival nous avons organisé).

Éliminés, et maintenant essayer de se motiver pour le match de football le plus désagréable d'un tournoi : la lutte pour la troisième place. Nous sommes Belges, nous en savons quelque chose.

Mais il y a autre chose. Les Pays-Bas ont mis en place une campagne de « nation branding » qui vaut des milliards de dollars en termes d'image. De Düsseldorf à Dallas, de Paris à Saint-Pétersbourg, de Londres à Ljubljana : partout, le phénomène « Hollande & Oranje » a été remarqué. Une invasion amicale, inversée disons (eh bien, je ne pouvais pas m'en empêcher), avec des moments remarquables tels que le moment de fraternisation « Hey Jude », le phénomène « Links, Rechts » et l'enthousiasme sans fin.

Fini les préjugés sur les radins, renversant l'étiquette « bruyant et présent » : d'une connotation négative à une connotation positive, et surtout : la force de la gaieté sans complexe. C'est ce que le monde a vu : nous avons remarqué des articles dans le NY Times, dans Le Monde, dans Bild, et dans El Pais.

La fête que les fans Oranje ont progressivement construite pendant l'Euro a fait le tour du monde et fera plus pour la marque « Hollande » que n'importe quelle campagne de tulipes-moulins-ponts-et-lacs que n'importe quelle agence de publicité pourrait imaginer.

Le marketing est un métier. Mais ceci était de l'art spontané. Presque ces quelques fauteurs de troubles ont tout gâché, mardi après-midi. Mais ils ont sombré sans gloire dans les vagues croissantes de Just Good Vibes.

Note pour nous, les Belges : peut-être une version de « Links, Rechts » interprétée par les deux parties du pays, chaque pas franchissant la frontière linguistique ? Toute tentative de récupération politique est un tueur d'idées, soit dit en passant.

12-07-24 - par Jan Peeters