Grèves et Manifestations
Subir, réagir ou riposter ?

La « Grande Manifestation », un projet porté par presque tous les syndicats, a rassemblé la semaine dernière entre 60 000 et 80 000 manifestants à Bruxelles, selon les sources. Dans les médias, on a pu voir que les motivations des manifestants partaient dans toutes les directions : du débat sur les pensions à « plus d'argent » et « plus de respect », en passant par les situations respectives à Gaza et en Ukraine. Autant de causes valables, mais qui ont abouti à une foule quelque peu confuse.
Les syndicats ont insisté sur le fait qu'il s'agissait d'une manifestation et non d'une grève. Et comme cela ne durait qu'une journée, pas besoin de certificat médical – mais peut-être est-ce là mon mauvais caractère qui parle.
Le résultat ? L’aéroport de Bruxelles a été complètement fermé pendant une journée. Les compagnies aériennes ont tenté de limiter les dégâts pour leurs clients en réacheminant certains vols vers les aéroports régionaux.
Mais certains syndicats ont alors réalisé qu’ils avaient laissé une faille, ce qui, selon eux, était inacceptable. Imaginez donc des avions avec des passagers qui atterrissent alors qu’une manifestation est en cours ! Résultat : les contrôleurs aériens ont enfilé un gilet et ont « manifesté » à leur tour. Probablement pour défendre leur augmentation de salaire rapide et leur départ anticipé à la retraite.
L’espace aérien belge a donc été fermé, pour les départs comme pour les arrivées. Mais non, surtout ne parlons pas de grève.
Dans un précédent article, nous avons évoqué l’impact de la taxe aérienne sur le comportement des voyageurs. Croyez-moi : si ce rythme de fermetures forcées des aéroports se poursuit, les Pays-Bas, l'Allemagne et le Luxembourg s’en réjouiront.
À mon sens, cela plaide pour une approche plus ferme et plus offensive des associations professionnelles, de BATA à VVR et UPAV, en passant par BTC. Par pitié, attaquez les syndicats en justice ! Un petit retour dans le passé, quand les avocats étaient les mieux payés du secteur du tourisme. Si l’on regarde l’historique récent des grèves (pardon, des manifestations à effets secondaires), l’industrie du tourisme a clairement un point à faire valoir. Surtout la semaine dernière. Il est temps, au nom de tous les membres, d’assigner les syndicats en justice. Et de médiatiser cette approche avec force. Hell, yes !
J’ai retenu cet article un instant, car, en pleine rédaction, une autre action a été annoncée : une grève de neuf jours des membres syndicaux de la SNCB. Quelque chose en rapport avec une retraite à 30 ans – ou pas loin. Nous subissons déjà les effets de cette initiative depuis deux jours.
Au fait : en raison d’une grève d’avertissement d’une journée, le trafic aérien dans les aéroports de Düsseldorf et de Cologne/Bonn est fortement perturbé ce lundi. Selon l’aéroport de Düsseldorf, plus de la moitié des quelque 330 départs et arrivées prévus avaient déjà été annulés ce matin.
Et jeudi (27 février), une autre grève touchera également l’aéroport de Munich. Une journée entière de paralysie, avec la participation des employés des services publics et du personnel de manutention au sol.
L’arrière-plan de cette vague de grèves ? Le conflit salarial en cours pour les employés fédéraux et locaux.
Cher lecteur, relisez ces lignes et pleurez avec moi. Cet article se voulait un billet d’humeur court mais incisif pour dénoncer la situation… mais les annonces de « nous ne travaillons pas aujourd’hui » n’ont cessé d’affluer.
Au fait : la prochaine fois, nous parlerons du ministre Rob Beenders (Protection des consommateurs), qui cherche à se positionner sur l’industrie aéronautique. Un autre à surveiller de près, tant son besoin de visibilité est évident.
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