sur-tourisme

une perspective holistique

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Cet été, j'ai eu l'occasion - après une présentation sur l'impact des incendies de forêt à Rhodes - de discuter informellement avec George Hatzimarkos, le gouverneur de la région. Ce qui m'a marqué, c'est sa réaction au terme "sur-tourisme".

"J'entends ce terme, mais je ne suis pas sûr de comprendre ce que cela signifie. C'est un terme qui n'est devenu mondial que ces 5 dernières années. Je crois que cette conversation a commencé à Venise. Nous n'avons rien à voir avec ça. En fait, je ne vois ce phénomène nulle part en Grèce. J'ai vu de nombreux articles sur le sur-tourisme à Santorin, mais cela ne correspond pas à la réalité, car autant que je le comprenne, le sur-tourisme est un phénomène stable et permanent. Nous n'avons pas ce problème.

Ce n'est pas du sur-tourisme si l'île est bondée seulement 3, 4 ou 5 jours par an, et pas à une heure spécifique de la journée. C'est simplement une question de construction d'une meilleure infrastructure. C'est le problème du secteur public en Grèce, car le secteur public ici est très lent. Les problèmes fiscaux et la bureaucratie ralentissent le secteur public. Le secteur privé s'est rapidement adapté ces dernières années pour suivre le rythme de l'économie, mais le secteur public n'a pas pu suivre. Si nous pouvons maintenir cela en équilibre, nous pouvons surmonter ce problème très limité et bien géré dans des destinations telles que Santorin", a déclaré le gouverneur.

Cette semaine, le "sur-tourisme" était également à l'ordre du jour bien rempli de la "Réunion annuelle des Conseils mondiaux de l'avenir" à Dubaï, organisée par le Forum économique mondial.

Et ici aussi, on a opté pour une vision plus large du phénomène.

"Le sur-tourisme est souvent présenté de manière simpliste comme un problème de trop de touristes. Bien que cela puisse être un symptôme, de nombreux facteurs sous-jacents sont négligés. En résumé, le sur-tourisme se produit lorsque la demande des touristes dépasse la capacité des communautés locales sur une destination."

Nuances culturelles dans l'espace personnel et le tourisme

L'espace personnel, fortement influencé par les normes culturelles, varie à travers le monde. Dans les pays occidentaux tels que l'Europe et l'Amérique du Nord, l'espace est souvent associé à l'individualité et à la vie privée, ce qui se traduit par une préférence pour la distance physique dans les situations sociales et publiques. En revanche, les régions d'Asie densément peuplées, comme la Chine, le Japon et l'Inde, acceptent davantage la proximité dans les espaces publics, reflétant les valeurs de la collectivité et du collectivisme. Ces perceptions culturelles sont cruciales pour comprendre le sur-tourisme ; ce qui peut sembler "trop de monde" pour un étranger peut être considéré comme normal, voire agréable, pour un habitant.

Affluence dans les mégapoles : Perception et gestion

Dans des mégapoles comme Beijing, Mumbai et Delhi, la vie quotidienne au milieu de grandes foules et d'une activité intense est normale. Pour leurs habitants, cette affluence fait partie intégrante de la vie urbaine, tandis que les touristes issus de régions moins densément peuplées peuvent se sentir facilement dépassés par ce qu'ils considèrent comme du "sur-tourisme". Des pays à forte densité de population, tels que la Chine et l'Inde, ont toutefois mis en place des stratégies de gestion des foules et des limites d'accès pour maintenir la fréquentation à un niveau gérable et optimiser l'expérience, tant pour les habitants que pour les touristes. La compréhension et la tolérance de l'affluence sont fortement influencées par le contexte culturel de chaque personne, et cette compréhension est essentielle pour relever les défis touristiques mondiaux.

Perceptions culturelles de l'exclusivité dans le tourisme

Le tourisme est abordé de différentes manières par les différentes cultures, en particulier en ce qui concerne le concept d'exclusivité. Dans de nombreuses sociétés occidentales, la quête d'expériences uniques et authentiques, éloignées de la foule, est considérée comme un signe d'aventure et de croissance personnelle. En revanche, certaines cultures, comme celles de la Chine et de l'Inde, voient les lieux touristiques bondés et populaires comme un signe de qualité et d'importance, où une visite peut apporter statut et reconnaissance sociale. Reconnaître ces préférences touristiques diverses est essentiel pour une approche politique et marketing efficace dans l'industrie du tourisme.

Les raisons sous-jacentes du silence autour du sur-tourisme

Bien que le sur-tourisme ait des conséquences claires à l'échelle mondiale, certaines cultures expriment étonnamment peu de préoccupations à ce sujet. Cette réticence peut avoir des racines dans les normes culturelles, telles que la perception de la foule ou l'hésitation à critiquer ce qui est perçu comme un avantage économique. De plus, des considérations économiques entrent en jeu, comme la dépendance à l'égard du tourisme et de ses avantages à court terme. Les facteurs politiques, tels que le contrôle gouvernemental sur les médias et les préoccupations liées à l'image nationale, peuvent également contribuer à ce silence. Comprendre pleinement cette réticence nécessite une analyse approfondie de ces facteurs interconnectés.

Il est donc évident que le "sur-tourisme" est bien plus que simplement "trop de touristes". C'est un phénomène complexe influencé par de nombreux facteurs, allant des perceptions culturelles de l'espace personnel aux considérations économiques et aux intérêts politiques. Alors que certaines régions rejettent l'idée de sur-tourisme, comme l'a fait le gouverneur de Rhodes, il est évident qu'une approche holistique est nécessaire.

La discussion est loin d'être terminée...

20-10-23 - par Pieter Weymans